Interview de Sébastien CAILLUET - Manager, Digital comms and Influencers, Nissan Motor Corporation

Qu’est-ce qui vous a motivé(e) à choisir l’ISCOM pour vos études ?
Après un cursus universitaire, j'ai souhaité m'orienter vers une formation professionnalisante qui me permettrait d'aborder mon arrivée sur le marché du travail plus sereinement. A cette époque, ce sont amis qui étaient tous deux étudiants à l'ISCOM qui m'ont fait découvrir l'école et les métiers de la communication. Ils m'ont parlé de cette approche mêlant théorie et pratique, avec pour professeurs des professionnels experts. J'ai tout suite accroché à cette approche. Je pense pouvoir le confesser aujourd'hui car il doit y avoir prescription, mais c'est pour qui j'ai réalisé leur devoir de PAO à l'époque (et j'avais eu une bonne note).
Quels souvenirs forts ou moments marquants gardez-vous de votre passage à l’école ?
Il y a en beaucoup, mais si je ne devais en retenir qu'un, je dirais la "micro agence". Travailler en équipe pour trouver un projet à réaliser pour le compte d'un client. C'était à la fois beaucoup de stress, pas mal de travail, mais surtout une excellente expérience, tant sur le plan professionnel qu'humain : réussir à définir une offre ou à se mettre d'accord "en interne", la "pitcher" pour convaincre, produire et déployer. Mais j'ai aussi un souvenir ému d'un cas marketing où nous avions conçu un gel douche "bi-goût" à grand renfort d'études marketing, de création de campagne et même d'un flacon pour notre présentation. Près de 20 ans plus tard, je suis encore en contact avec certains de mes camarades de l'époque.
Quelles compétences (techniques, relationnelles, humaines…) y avez-vous le plus développées ?
Techniquement, la PAO sans aucun doute. Ce qui m'a sauvé la mise bien des fois par la suite (pouvoir ouvrir un fichier et faire un changement en toute autonomie). Du point de vue relationnel, alors que mes travaux universitaires étaient réalisés en solitaire, j'ai eu le plaisir (ou le déplaisir parfois) de travailler en groupe à de nombreuses reprises. Cela m'a permis d'exercer ma capacité d'écouter, de développer mon assertivité.
Y a-t-il un projet, un cours ou un intervenant qui vous a particulièrement marqué(e) ?
J'ai déjà parlé d'un ou deux projets. Il y a eu de nombreux intervenants et cours qui m'ont marqué. Parmi eux je retiens un cours sur l'identité visuelle (j'étais alors passionné par cette thématique au point d'en faire mon sujet de mémoire) et un autre sur la gestion du temps et l'organisation personnelle : définition des objectifs pro/perso à court/moyen/long terme, découverte d'outils comme les "mind-maps" ou encore la méthode PERT.
Quel a été votre premier poste après l’obtention de votre diplôme ?
Après l'ISCOM, j'ai enchainé sur un Master2 en propriété intellectuelle et suis entré comme consultant en e-reputation chez Human to Human. A cette époque, sans outils aussi performants et surtout sans IA, était de "prendre le pouls de l'opinion en ligne" (comprendre "savoir ce que disent ou pensent les gens sur Internet") sur divers sujets, allant du jeu vidéo au lait infantile. Pour l'anecdote, j'ai voulu arrêter au bout de trois jours, car je ne comprenais pas ce qu'il fallait faire. J'ai reçu alors un conseilavisé : si tu pars au bout de trois jours car tu n'as pas compris, cela risque d'être pareil dans toutes tes autres expériences. Résultat, je me suis accroché, et suis resté plus de trois ans dans cette agence. (Mon conseil aux générations futuresd'ISCOMiens : ce n'est pas grave de ne pas comprendre. En revanche, c'est grave de ne pas demander à ce qu'on vous explique).
Pouvez-vous nous décrire les grandes étapes de votre parcours depuis la fin de vos études ?
Après cette période d'"écoute" du web, je suis passé à l'action en devenant chef de projet chez heaven. Agence au sein de laquelle j'ai pu grandir, animer les premiers programmes de réseaux sociaux et de marketing d'influence (on parlait à l'époque à des "blogueurs") jusqu'à prendre la co-responsabilité du pôle dédié à ces missions.
Puis, j'ai souhaité m'orienter vers le "pur conseil" en rejoignant le groupe WNP à ses débuts. Une expérience formidable (entouré des "grandes personnes" de la communication). Expert (je l'espère) en matière de social media et de marketing d'influence, j'ai ensuite fait un passage en "agence de com'" puis chez un des leaders français du "Youtube game" où j'ai eu l'opportunité de créer les pôles social media. L'étape suivante a été tournée vers l'international, d'abord avec le Moyen-Orient et l'Afrique de l'Ouest. J'occupe aujourd'hui le poste de Digital Comms et Influence manager chez Nissan pour la région AMIEO (Afrique, Moyen-Orient, Inde, Europe et Océanie).
En quoi la formation suivie à l’ISCOM vous a-t-elle préparé(e) à vos responsabilités actuelles ?
Il y a bien sûr les "hard skills" et la théorie qui a pu être partagée par les différents intervenants. Mais in fine, je dirais que ce sont surtout les périodes de stages qui ont vraiment été déterminantes. Pour découvrir la réalité "terrain", pour affiner mes choix de spécialisation.
Le réseau ISCOM (stages, alumni, intervenants…) vous a-t-il ouvert des opportunités concrètes ?
Être "ISCOMien" a permis je pense de faire émerger ma candidature. J'ai ainsi pu avoir l'opportunité de faire un stage chez Euro RSCG à l'époque car la personne qui allait devenir ma future tutrice était elle aussi issue de l'ISCOM. Par la suite, j'ai pu rencontrer certains prospects, dont certains sont devenus des clients, et avec qui nous partagions un passage à l'ISCOM. Cela nous a permis parfois d'évoquer "le bon vieux temps". Une fois entré dans la vie active, j'ai parfois reçu des candidatures ou des demandes de mises en relation d'étudiants de l'ISCOM, pour lesquelles je me suis efforcé de répondre.
Avec le recul, que diriez-vous à un(e) futur(e) étudiant(e) qui envisage d’intégrer l’ISCOM ?
La qualité des enseignements et l'importance des ressources mises à notre disposition "à l'époque" étaient très élevées. Mais, je me souviens d'une phrase d'un intervenant qui disait en substance : l'ISCOM ne vous donnera pas de travail à la sortie, mais c'est un super tremplin pour votre vie professionnelle. La valeur de l'ISCOM, c'est ce que vous en faites. J'avais été marqué par ce propos. Et c'est vrai que dans les premières années de ma vie professionnelle, cette "carte de visite" a compté. Je tiendrai aujourd'hui plus ou moins le même propos à un(e) futur(e) étudiant(e) cherchant à travailler dans le monde de la communication.
Quels conseils donneriez-vous aux étudiants pour bien tirer parti de leur formation ?
Saisir les opportunités, se sortir de la tête qu'ils sont assis face à un prof, mais se souvenir que ce sont souvent des professionnels en poste qui prennent de leur temps pour partager leur expertise (et leur expérience). L'ISCOM a très certainement changé depuis mon passage, mais le principe doit être resté le même : "la valeur de l'ISCOM, c'est ce que vous en faîtes". Profitez-en pour échanger avec les professionnels que vous croiserez (ce sera peut-être vos futur tuteur de stage qui sait), utilisez les ressources matérielles pour créer/alimenter votre portfolio, n'hésitez pas à solliciter des anciens de l'école si vous cherchez un poste, ils peuvent être en recherche de talents ou avoir des contacts qui le sont.
Selon vous, quels sont les principaux atouts de l’ISCOM par rapport à d’autres écoles du secteur ?
Ce mélange entre théorie et pratique, entre périodes de cours et périodes en entreprise, avec un solide réseau d'anciens.
